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La grande bardane (suite et fin)

19 Juillet 2023 , Rédigé par Simpl'etsens Publié dans #Dossier

La grande bardane (suite et fin)

D’après Gérard Ducerf (botaniste de terrain, ancien paysan, éleveur, cueilleur de plantes médicinales). 

Biotope primaire

Lisières et clairières forestières des plaines et des montagnes. Forêts alluviales et riveraines.

Biotope secondaire

Bords des chemins et des routes, terrains vagues, cultures, maraîchages, vignes et vergers. Environ des villages et des habitations, cours de ferme.

Caractères indicateurs

Engorgement en matière organique végétale archaïque ayant pour origine la lignine (bois) des sols riches en bases.

Il faut savoir

La bardane est une plante structurante qui stimule la vie microbienne du sol et la végétation. On l’utilise en purin ou en plante sèche pulvérisée. Toutes les bardanes de la flore française ont les mêmes propriétés bioindicatrices, alimentaires ou médicinales.

1ère année: rosette de feuilles basales

1ère année: rosette de feuilles basales

D’après Pierre Lieutaghi (ethnobotaniste) 

La bardane est un excellent légume sauvage : ses racines pivotantes peuvent se manger cuites à la façon des salsifis. La jeune tige est très bonne cuite à l’eau salée après avoir été débarrassée de son écorce. Les pousses tendres et les tiges épluchées rappellent un peu l’artichaut, tandis que la racine évoque plutôt le salsifis. C’est un légume intéressant pour les diabétiques.

Le coin du jardinier (Pierre Lieutaghi)

Pour l’usage médicinal, on sème en septembre les graines fraîchement récoltées sur un sol bien fumé, profond, très meuble, en déposant à 2cm de profondeur 2 ou 3 graines en poquets, espacés d’une quarantaine de cm. Binages et sarclages habituels. L’arrachage est assez difficile et, pour cette raison, le sol doit être bien préparé, un dernier labour précédent de peu le semis.

Pour l’usage alimentaire, on repique un mois après la levée, et les jeunes racines seront bonnes à être consommées dès la fin de l’hiver. On peut aussi semer en début de printemps. La bardane est vite envahissante ; il est plus prudent de couper le sommet des tiges avant la maturité des capitules.

Bourdon gourmand...

Bourdon gourmand...

D'après Pascal Lamour (docteur en pharmacie, Druide-apothicaire)

  • Son nom gaulois, betidolen, de dolen « feuille » et beti, qui signifierait « s’agripper »
  • Saisonnalité Samain (de novembre à janvier, saison sombre). L’idée d’attachement excessif est omniprésente autour de la plante… Il faut se libérer de sa part la plus obscure pour entrer magistralement dans la nouvelle année celtique. Ce qui revient à se détacher de ses passions. Son nom breton « stagerez » traduit la cohésion et évoque la lutte qu’il est nécessaire de produire pour l’équilibre de son être et pouvoir lâcher prise.

Propriétés dans les 3 mondes :

Dans le 1er monde

Dans la tradition celtique : en cas de morsure de serpent, il était conseillé d’appliquer des feuilles fraîches, le plus vite possible. Le suc de la plante, en cataplasme, serait un antivenimeux. En usage externe, elle a été proposée en huile « oleum bardanae », dans les acnés rebelles, les morsures de chien, les brûlures et la chute des cheveux. Elle a été employée dans le traitement de la syphilis

Les indications d’aujourd’hui : On l’emploie comme dépuratif, cholagogue (qui aide à la vidange de la vésicule biliaire), diurétique, laxatif et antibiotique, contre les bactéries à Gram positif.

Bien qu’exagérées dans la tradition, les propriétés hypoglycémiantes ainsi que l’action antiplaquettaire sont bien réelles, montrées par les recherches thérapeutiques.

Dans le 2ème monde

A la Samain, une racine de bardane est suspendue dans la cheminée pour empêcher les mauvais esprits d’entrer par cette voie privilégiée à cette période sensible. La toucher chaque soir permet un sommeil réparateur grâce au bien-être que crée sa présence. Elle permet d’éviter les calomnies suggérées par les esprits négatifs qui aiment favoriser les divisions. Pour la protection et la régénération de la terre, penser au purin de bardane.

Dans le 3ème monde

La bardane pour se disperser, peut s’accrocher au pelage des animaux ou sur les vêtements des hommes (épizoochorie). Elle représente l’attachement ou le détachement. Ainsi peut-elle franchir de grandes distances à l’instar des âmes en mouvement.

Le terme breton « karantez », qui désigne ici le fruit, est aussi le nom de l’amour et de la parenté, que l’on retrouve dans le nom « accroche-cœur ». La bardane ne développe pas la conscience, mais posée sur la cheminée comme porte-bonheur, elle autorise l’entrée de tous les mânes bénéfiques (nom que l’on donne aux âmes des défunts) sur le seuil de la maison accueillante, pour une saison sombre bienfaitrice.

Son nom latin « Arctium » le plus souvent relié à l’ours, correspond plutôt à l’oursin qu’évoquent les terminaisons florales hérissées. Pour tous les celtes, qui le portaient sur eux, l’oursin fossile symbolise l’œuf cosmique, origine et fin de tout, sous la protection des cieux : on en a retrouvé dans les sépultures.

 

 

Sources

Sources

Sources

  • Les fiches de plantes de l’ELPM (Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales) lien :

https://www.ecoledeplantesmedicinales.com/

  • Gérard Ducerf, "L’encyclopédie des plantes bio indicatrices – tome1"
  • Pierre Lieutaghi "Le livre des bonnes herbes"
  • Pascal Lamour : "L’herbier secret du Druide"

 

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