chimie verte
Chlorophylle...
Chlorophylle, toujours et encore
Et là, nous ne sommes pas les seules à le dire...
Un article extrait de Plantes & santé
Écrit par Jean-Pierre Giess, publié le 2& octobre 2015
Il est probable que la première fois que le mot chlorophylle a pénétré votre cerveau, dans votre prime jeunesse, c’était à cause d’un… chewing-gum. Car avant d’être connu comme un produit de supplémentation naturel, le célèbre pigment végétal est depuis longtemps un colorant prisé par l’agro-alimentaire, qui l’a popularisé avec la fameuse confiserie à mâcher.
On attribue de nombreuses vertus à la chlorophylle : elle améliorerait la qualité du sang, accélérerait la cicatrisation, faciliterait le transit intestinal, augmenterait les défenses immunitaires, diminuerait l’hypertension, et la liste est encore longue… Mais qui est-elle pour faire l’objet d’autant d’allégations ?
La chlorophylle est ce pigment qui donne leur couleur verte aux plantes et aux algues. Et surtout, elle est cette molécule capable d’absorber la lumière et de la convertir en énergie organique par l’opération non pas du Saint-Esprit, mais de la photosynthèse. Pour mémoire, elle consiste en la transformation suivante : le dioxyde de carbone CO2 de l’atmosphère et l’eau H2O de la plante sont recombinés en glucides et en oxygène.
Ce qui interpelle quand on s’intéresse de plus près à la molécule de chlorophylle, c’est sa similitude avec la molécule d’hémoglobine. Bien que leur formule chimique ne soit pas strictement identique, leur construction est très proche. À la différence près que la molécule de chlorophylle n’intègre pas de protéine et s’articule autour d’un atome de magnesium, au lieu d’un atome de fer pour l’hémoglobine (d’où sa couleur rouge).
Des accointances entre le « sang vert » et le rouge
Est-ce le fait de la ressemblance entre leurs deux molécules, toujours est-il que chlorophylle et hémoglobine font très bon ménage. Il y aurait même une sorte d’alchimie entre elles. En effet, des études ont montré que la prise de chlorophylle avait une action stimulante sur le sang, améliorant sa qualité et les missions qui lui sont dévolues.
L’administration de chlorophylle, seule ou additionnée de fer, entraîne une élévation de la production d’hémoglobine et de globules rouges chez les anémiés. Des études chez les animaux anémiques traités par la chlorophylle (0,05 g/kg) montrent 70 à 83 % d’augmentation des globules rouges, avec normalisation du taux d’hémoglobine en 10 à 16 jours. Tous les types d’extraits de chlorophylle pure non cuprique ont montré ces effets anti-anémiques. Le fait d’ajouter du fer bio disponible augmente encore la rapidité de cet effet.
Une étude chinoise a également démontré qu’une prise de 120 mg/jour de chlorophylle augmente la production de globules blancs (les leucocytes, très impliqués dans la réponse immunitaire) chez des patients leucopéniques suite à une chimiothérapie ou une radiothérapie.
En usage interne
La chlorophylle peut se révéler souveraine pour lutter contre les problèmes d’odeurs, qu’il s’agisse de mauvaise haleine, de transpiration piquante, de relents digestifs ou de selles nauséabondes.
Dans la nature, la chlorophylle est le moyen de défense principal des plantes contre les moisissures. C’est sans doute pourquoi elle se révèle très efficace pour l’assainissement du tube digestif, de la bouche jusqu’au rectum. Elle est souvent efficace contre le muguet (dans la bouche) et les mycoses vaginales causées par le Candida albicans d’origine digestive.
Une étude sur l’absorption de chlorophylline cuprique a mesuré une élévation significative du cuivre sanguin chez des personnes supplémentées, ce qui semble confirmer que la chlorophylle se disperse aussi dans le sang, et de là dans les autres liquides corporels, où elle exerce ces mêmes dispositions d’assainissement, mais aussi de régénération tissulaire, de cicatrisation et d’oxygénation.
En usage externe
Elle est aussi très utile en usage externe. Elle peut faire un excellent bain de bouche, notamment dans le cas de gingivites. Elle se prête à l’assainissement et à la cicatrisation des plaies « nécrotiques » qui tardent à cicatriser ou sont en état de surinfection, comme celles liées au diabète, aux champignons, à l’eczéma ou au psoriasis.
La chlorophylle joue un rôle de chélation sur plusieurs familles de molécules toxiques. Elle est notamment efficace contre le benzopyrène (produit par de nombreux phénomènes de combustion : gaz d’échappement, chauffage au bois, cuisson au gril…), les métaux lourds, les amines hétérocycliques et les hydrocarbures polycycliques (elles aussi produites lors des cuissons d’aliments par la fameuse réaction de Maillard), ainsi que certains déchets métaboliques comme ceux issus de la glycation.
Ce n’est pas tout :
la chlorophylle s’est montrée efficace, sur l’espèce humaine cette fois, pour prévenir la toxicité d’aflatoxines d’origine alimentaire. Celles-ci ont des effets mutagènes et carcinogènes, notamment au niveau du foie. Elles sont produites par deux espèces de champignons Aspergillus que l’on retrouve assez couramment sur les céréales, les fruits à coques, les graines oléagineuses ou certains fruits secs, à la suite d’une contamination au champ, au moment de la récolte ou pendant le stockage.
Un soutien dans le traitement du cancer
Il n’est évidemment pas question de supputer que la chlorophylle peut guérir le cancer. Mais elle peut jouer plusieurs rôles de soutien dans la lutte contre ces maladies. Dans de nombreux cas, on a pu observer que la chlorophylle aide à mieux supporter les chimio, à en limiter les effets secondaires et à récupérer plus rapidement.
Ces aptitudes sont-elles dues au caractère antimutagène de la chlorophylle, à sa capacité à contrebalancer l’acidification tissulaire et à en augmenter l’oxygénation ? Difficile de trouver des études explicitant clairement son mode d’action. En tout cas, les autorités de santé, dont l’OMS, s’accordent maintenant à reconnaître aux légumes verts un rôle préventif vis-à-vis du cancer, auquel la chlorophylle n’est sans doute pas étrangère
Les végétaux, une source à valoriser
Justement, vous y aurez pensé, il y a de la chlorophylle dans tous les végétaux et légumes verts, aussi devrions-nous en absorber suffisamment par notre alimentation. Hélas, ce n’est pas si simple. La chlorophylle de nos salades, brocolis et autres haricots reste en grande partie enfermée dans les parois cellulosiques des chloroplastes, sans que nous puissions en disposer.
Notre système digestif arrive à en valoriser une partie si nous mâchons bien, mais c’est très loin de ce que peut apporter une supplémentation en chlorophylle pure.
Les autres sources de chlorophylle
Le moyen le plus simple de s’assurer d’une bonne supplémentation en chlorophylle consiste évidemment à prendre 2 à 3 gélules quotidiennement, ce qui revient à absorber entre 400 et 750 mg/jour selon les fabricants. Nous avons une sympathie particulière pour la chlorophylle extraite de l’ortie, associée à de la poudre de feuille entière d’ortie, à raison de 200 mg de chaque dans une gélule. L’association des deux (extrait+feuille) présente l’avantage de bénéficier de la signature de la plante entière, et des autres vertus de la feuille d’ortie, comme sa richesse en silice.
Si vous avez l’habitude de prendre de la spiruline ou de la chlorelle, vous avez déjà une supplémentation en chlorophylle puisque ces deux micro-algues en sont très riches, en plus de leurs très nombreux autres avantages. Il en va de même pour les adeptes du jus d’herbe de blé ou d’orge, qu’il se présente sous forme de poudre ou de liquide.
Enfin, si vous disposez d’un extracteur de jus, vous avez là un excellent outil (à la différence d’un blender ou d’une centrifugeuse) pour extraire vous-même une grande partie de la chlorophylle de tous les végétaux verts que vous pourrez trouver sur les marchés ou dans votre jardin.
Pour résumer
Il y a sûrement encore beaucoup à apprendre sur ce véritable « or vert » qu’est la chlorophylle, ce à quoi s’emploient quelques équipes de recherche en Allemagne et outre-Atlantique. En attendant, voici les principales indications sur lesquelles des milliers d’utilisateurs de par le monde ont pu constater son efficacité :
- Mauvaises odeurs corporelles, internes et externes
- Lésions et ulcères de la peau et des muqueuses
- Flore intestinale perturbée, à dominante pathogène (Candida albicans)
- Fermentation intestinale - constipation
- Anémie
- Leucopénie
- Immunité affaiblie
- Tendance à l’acidose
Pour tous ces dysfonctionnements, vous pouvez compter sur l’action régulatrice et stimulante de la chlorophylle. Et même si vous êtes au mieux de votre forme, une petite cure vous donnera encore plus de jus et pourrait bien vous mettre à l’abri des premiers frimas post-rentrée.
Vert comme...
Chlorophylle et hémoglobine
On lit souvent que la chlorophylle et l'hémoglobine sont similaires et qu'un seul atome les différencient:
- Le fer qui donne au sang humain sa couleur rouge et le magnésium qui donne à la chlorophylle sa couleur verte.
Cette idée semble séduisante...
... et donne un sentiment de cohésion voire de symbiose entre règne animal et végétal... mais cela est fortement réducteur et la réalité est moins poétique.
Pour celle et ceux qui veulent en savoir plus, rendez-vous sur "L'herbier d'Habren", ma sorcière préférée.
On lit souvent que la chlorophylle et l'hémoglobine sont similaires et qu'un seul atome les différencie : le fer qui donne au sang humain sa couleur rouge et le magnésium qui donne à la chlorop...
https://lherbierdhabren.jimdofree.com/2018/04/11/chlorophylle-et-h%C3%A9moglobine/
Les anthocyanes
Les anthocyanes ou anthocyanosides...
Quatrième terme rencontré dans le post "On le savait déjà"
Les anthocyanosides ou anthocyanes (classe des polyphénols, voir article du 8 mai) sont responsables des couleurs rouge-orangé, bleu, pourpre, des feuilles, des pétales et des fruits. Ces pigments sont abondants dans les petits fruits comme les framboises, les mûres, les raisins noirs, le cassis, la baie de sureau et les myrtilles.
Les anthocyanosides ont un fort pouvoir colorant, ils sont hydrosolubles dans l'eau et dans l'alcool. Ils sont en partie responsables du remarquable pouvoir antioxydant des petits fruits.
Les baies de myrtille, par exemple, se classent au 1er rang pour leur activité antioxydante devant la plupart des fruits et des légumes régulièrement consommés au quotidien.
On pense que les anthocyanes auraient un rôle protecteur pour la plante en absorbant les UV et que le pouvoir colorant jouerait un rôle attractif pour les espèces pollinisatrices.
- La consommation de fruits riches en anthocyanosides comme la myrtille ou les baies de sureau est associée à une diminution des risques cardiovasculaires et notamment à une diminution de la mortalité coronarienne.
- L'action vasoprotectrice pour les artères coronaires pourrait être liée à une amélioration des fonctions endothéliales par régulation de production du monoxyde d'azote (N0). Le monoxyde d'azote étant un vasodilatateur produit par les vaisseaux sanguins.
- Les anthocyanes ont d'autres propriétés bénéfiques au niveau vasculaire: Ils diminuent la perméabilité des vaisseaux sanguins. Ils protègent les fibres de collagène en inhibant l'activité des enzymes de dégradation.
- Ils aident à réduire le risque inflammatoire chronique lorsqu'ils sont présents au quotidien dans l'alimentation.
- Les anthocyanidines comme la delphinidine pourrait inhiber l'angiogénèse nécessaire au développement des tumeurs cancéreuses à des concentrations proches de celles pouvant être atteintes par une alimentation riche en fruits et en légumes.
À savoir:
- Les anthocyanes sont relativement sensibles aux paramètres physico-chimiques comme la température ou aux transformations que l'on peut appliquer aux produits végétaux (broyage, déshydratation, stérilisation, etc.)
- Les anthocyanes de la baie de raisin ont la particularité d'être majoritairement méthylées (réaction chimique) ce qui augmente leur coloration et leur confère une plus grande stabilité.
Les polyphénols?
Les polyphénols,
Mais qu'est-ce que c'est?
L'article d'hier sur les cures de jus de fruits rouges avait besoin d'éclaircissement.
Comme chaque fois que je donne un conseil, si je souhaite qu'il soit suivi, il faut qu'il soit bien compris.
Vous aurez donc droit à une série d'articles qui expliqueront les termes peut-être un peu obscurs pour certains d'entre-vous.
Aujourd'hui, les polyphénols.
Les polyphénols constituent un ensemble de molécules très largement répandues chez les végétaux puisque c'est la plus grande classe de composés phytochimiques retrouvée dans la nature avec plus de 8000 composés.
La plupart des fruits aux couleurs vives comme les petits fruits rouges sont de remarquables sources de polyphénols. On les retrouve également dans certaines boissons comme le vin rouge et le thé vert mais aussi dans des aliments courants comme la pomme ou l'oignon.
En plus des couleurs, les polyphénols sont responsables de l'astringence (se dit d'une substance qui resserre et assèche les tissus) et de l'amertume de nombreux aliments.
Nous n'allons pas faire de chimie, mais ce qu'il faut savoir:
- Les polyphénols sont des molécules fabriquées exclusivement par les plantes car elles sont leurs principales substances de défense.
- Il existe une très grande variation de l'apport en polyphénols selon le régime alimentaire. la carence en produits végétaux non transformés est fréquente chez une grande majorité des habitants des pays industrialisés malgré la grande disponibilité des fruits et des légumes frais toute l'année. Chez certaines personnes, l'apport en polyphénols est proche de zéro.
- Les polyphénols sont des antioxydants plus puissants que les vitamines en raison de leur structure chimique particulièrement apte à capter les espèces réactives de l'oxygène (radicaux libres).
- Les composés phénoliques sont hydrosolubles, c'est-à-dire qu'ils sont solubles dans l'eau. C'est pour cette raison qu'il ne faut pas laisser tremper les fruits et les légumes dans l'eau.
À suivre...
L'ail, suite et fin...
Nous avons donc, dit...
Que les constituants connus de l'ail sont:
- Phosphore, magnésium, manganèse, fer, cuivre, iode, soufre, sélénium, germanium, etc.
- Protéines, flavonoïdes, fructanes, saccharose, glucose, fructose, saponosides, composés volatils soufrés, etc.
Un peu de chimie verte sur quelques constituants:
- Flavonoïdes (quercétine)
Les flavonoïdes constituent un immense groupe de composés naturels que l'on retrouve dans la totalité des produits végétaux (pas dans les algues) et plus particulièrement dans les fruits et légumes.
La principale propriété reconnue depuis longtemps aux flavonoïdes est d'être "veino-actifs", c'est-à-dire de diminuer la perméabilité des capillaires sanguins et de renforcer leur résistance. On parle de propriétés veino toniques.
La deuxième propriété est de piéger les radicaux libres (propriété antioxydante).
- Saponosides
Groupe vaste très fréquent chez les plantes.
Les saponosides se dissolvent dans l'eau en formant des solutions moussantes. Plusieurs plantes à saponosides sont utilisées pour leur effet anti-inflammatoire et anti-oedémateux comme la racine de réglisse, la graine du marronnier d'Inde, mais aussi les saponosides de la Verge d'or, du thé, etc.
L'action dominante est une action irritante sur les cellules:
- sur les globules rouges, action hémolytique.
- sur le parenchyme pulmonaire: activité expectorante.
- sur les cellules rénales: effet diurétique.
- Composés volatils soufrés
Il existe des composés soufrés dérivés des acides aminés, par exemple les substances piquantes de plantes comme l'ail.
L'odeur forte et soufrée se développe dès que les tissus sont lésés. L'ail frais non contusé contient de l'alliine; lorsque les tissus sont écrasés, une enzyme entraine sa dégradation en alliicine puis en dysulfure de diallyle qui constitue l'"essence" d'ail, On ne peut pas parler d'huile essentielle puisqu'elle ne préexiste pas dans la plante.
Quelques propriétés: anti bactérien, antifongique, insecticide, hypotenseur, hypolipémient, anti athéromateux, anti agrégant plaquettaire, etc.