La grande bardane
Rappel botanique
Arctium lappa de son nom latin, la grande bardane fait partie de la famille des Asteraceae, la même famille que la pâquerette, la carotte et l'artichaut.
Noms vernaculaires : Grande bardane, herbe aux teigneux, herbe aux pouilleux, oreille de géant, etc.
L'Origine de son nom : Arctium viendrait du grec Arktikos qui signifie ours faisant allusion aux griffes acérées de l’involucre. Le nom d’espèce, lappa, provient du grec lambanô qui signifie attraper car les fleurs de bardane sont hérissées de crochets qui s’agrippent aux poils et aux vêtements des animaux dont nous en faisons partie… C’est la stratégie que la bardane a trouvé pour se déplacer sur de longues distances.
Description, habitat :
- C’est une grande plante herbacée, bisannuelle, très robuste, de 60 à 150cm de hauteur (la mienne fait plus de 2 mètres), commune dans les friches et aux bords des chemins. Elle apprécie les sols argileux, riches en azote. Originaire de Sibérie, elle est répandue dans toutes les régions d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Elle pousse jusqu’à 1800M d’altitude.
- La tige est épaisse et vigoureuse, dressée, cylindrique, cannelée, ramifiée et pubescente (poilue). Elle porte des stries rougeâtres.
- Les feuilles forment une rosette basale la 1ère année, puis caulinaire (sur la tige), la 2ème année. Elles sont simples, entières, ovales, pétiolées avec une base arrondie ou en cœur. Le limbe est gaufré, avec un bord lisse ou ondulé et un sommet arrondi. Leur face supérieure est glabre (sans poil), leur face inférieure est cotonneuse.
- Les fleurs sont regroupées en capitule (amas de fleurs élémentaires regroupées sur un plateau). Ces capitules forment un petit groupe au sommet des tiges. On appelle cette inflorescence un corymbe. Ces capitules sont lâches et portés par de longs pédoncules. Dans les capitules, les fleurs sont toutes tubulées, violettes ou mauves. L’involucre est globuleux, formé de bractées disposées irrégulièrement. Ces bractées sont lancéolées avec une extrémité en crochet.
- Les fruits sont des akènes allongés avec une surface lisse et un sommet obtus. Ils sont glabres (sans poil). Ils portent plusieurs rangées de soies lisses, roussâtres formant une couronne très courte.
- La racine est fusiforme, charnue, longue, de la grosseur d’un doigt, blanchâtre en dedans et brune en dehors.
Historique, vertus traditionnelles :
- Jadis, l’Arctium lappa, était considérée comme une plante magique associée à la magie noire.
- Selon la légende, si on jette de la racine de bardane séchée et pulvérisée dans le feu ou sur des charbons ardents, on chasse l’hiver et les miasmes de la maison.
- La réputation de la bardane fur considérable au XVème siècle car elle guérit le roi Henri III atteint d’une maladie de peau.
- Au XVIIème siècle, Lazare de Rivière, médecin français de Montpellier, étudia plus particulièrement cette plante pour ses propriétés antisyphilitiques.
- Diverses pharmacopées traditionnelles reconnaissent son activité détoxifiante, dépurative et hépato-protectrice.
- Elle est utilisée en Chine et en Inde depuis des millénaires pour traiter les infections respiratoires, l’asthme et l’arthrite.
- En 1948, les crochets de la fleur de bardane auraient inspiré Georges de Mestral pour sa célèbre invention: le velcro.
Une plante médicinale
Parties utilisées : racine récoltée en fin de 1ère année, feuilles.
Propriétés principales et secondaires
En interne: la racine
Diurétique, laxatif, dépuratif, détoxifiant, cholérétique, antimicrobien, anti-inflammatoire, hypoglycémiant, sudorifique, antioxydant, antirhumatismal, béchique (antitussif).
En externe: Racine
Antiseptique, vulnéraire, draineur cutané
Feuille
Adoucissant, antiprurigineux, vulnéraire (qui guérit les blessures et les plaies)
Indications principales
En interne
Cutané : acné, traitement des dermatoses, des dermatites eczémateuses, psoriasis, furonculoses, panaris, plaies variqueuses.
Digestif : facilite les fonctions d’élimination digestives, constipation.
Urinaire : infections rénales, néphrites, rétention d’eau.
Ostéoarticulaire : rhumatismes articulaires, goutte.
Maladies métaboliques : traitement d’appoint du diabète et des états prédiabétiques.
En externe
Cutané : traitement des dermatoses, furonculoses, panaris, plaies variqueuses…, traitement des crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d’insectes…, abcès dentaire, hyper séborrhée du cuir chevelu.
On peut l'utiliser en:
Décoction, teinture mère, extrait fluide, extrait de plantes standardisé, gélules de poudre de racine.
Précautions d’emploi
Aucune mais à éviter en cas de grossesse
A savoir
In vitro, les composés polyinsaturés (polyènes, polyines) sont bactériostatiques (en particulier contre les staphylococcies) et fongistatiques.
Ce qu’il faut retenir
Plante majeure des pathologies cutanées suintantes et purulentes ainsi que des dermatoses séborrhéiques. A employer de préférence sous forme d’extrait de plantes fraîches.
A suivre...