sentier botanique
Fraxinus ornus
Vous connaissez certainement Fraxinus excelsior, le frêne élevé, celui que l'on rencontre chez-nous.
Mais connaissez-vous Fraxinus ornus le frêne à manne?
Non?
Pas étonnant car normalement il n'est pas spontané dans notre région. En France, il l'est uniquement dans les Alpes-Maritimes et en Corse.
Il a donc été importé à Millery et j'ai découvert sa présence en entretenant le sentier préservé.
J'ai été attirée par ses fleurs en forme de plumeau.
On l'appelle aussi frêne à fleurs car sa floraison tardive et abondante suffit à le différencier des autres frênes de notre climat.
Défleuri, il se reconnait encore aisément à ses feuilles composées de folioles portées chacune par un petit pétiolule et à ses gros bourgeons terminaux gris cendrés alors que Fraxinus excelsior a des folioles sans pétioles et de gros bourgeons d'un beau noir velouté.
Dans les régions les plus chaudes, l'orne exsude, sur ses feuilles et aux plaies de son écorce, une gemme de saveur douce et fade, qui dans l'espace d'une journée se pend en grains ou en masses jaunâtres ou blanchâtres.
C'est la manne des apothicaires d'antan (celle dont les hébreux se seraient nourris dans le désert).
On l'utilisera avec bonheur pour accompagner les constipations légères.
C'est un laxatif doux que l'on peut donner aux bébés, aux enfants et à toute personne ayant un intestin délicat.
Il suffira de faire dissoudre des morceaux de manne en larmes dans du lait ou de l'eau chaude.
Il n'y a aucune contre-indication connue.
Il faut savoir:
La manne est un terme générique qui correspond à une exsudation sucrée provenant de plusieurs végétaux:
- La manne du Liban qui provient du cèdre du Liban.
- La manne de Briançon qui provient du mélèze.
- La manne du Caucase qui provient, en Mésopotamie de différentes espèces de chênes.
- La manne d'Australie qui provient de feuilles de divers eucalyptus.
- La manne des Hébreux ou du Sinaï qui est l'exsudat du tamaris (tamaris mannifera) par la suite de la piqûre du puceron Gossyparia mannipara. Cette manne serait, pour certains auteurs, la manne de la Bible.
- La manne de Sicile, l'exsudat du frêne par suite de la piqûre du puceron Gossyparia ulmi.
Sentier
En parcourant le sentier...
... Depuis l'entrée par le chemin Sauvagère, vous pourriez admirer les boutons floraux et l'apparition des feuilles, promesse de belles récoltes.
Petite promenade botanique en images...
Après les fleurs qui à présent sont sèches, Fraxinus excelsior, le frêne élevé nous présente ses feuilles. Admirez un peu ce pliage. Rien à envier à l'origami.
Malus sylvestris notre bon vieux pommier est en bouton. Ne dit-on pas: "une pomme chaque matin éloigne le médecin".
Fleurs d'érable, lequel? Il faudra attendre les feuilles puis les fruits pour le déterminer avec certitude.
La ronce, Rubus fruticosus, nous montre ses tendres feuilles à utiliser en infusion contre les maux de gorge. Puis viendront les fleurs et les fruits qui nous permettrons de réaliser de si bonnes confitures.
Géranium herbe à Robert, Geranium robertianum: astringent, diurétique, anti-diarrhéique, hypoglycémiant. Et oui...
Cigüe, cerfeuil des fous ou cerfeuil commun? Il faudra que je l'observe un peu mieux pour le déterminer.
Toutes ces belles seront bientôt en fleurs et en fruits pour notre plus grand plaisir.
Tout savoir sur ficaria verna
Ficaria verna
Depuis quelques temps, on ne voit qu'elle!
Focus sur ce soleil printanier:
La ficaire fausse-renoncule est une vivace de la famille des Ranunculaceae.
Son nom Ficaire vient du nom latin de la figue "fica" et de "ficus", figuier en raison de la forme et de la couleur de ses tubercules (renflés et quelquefois violet). Verna, signifie printanier.
La Ficaire à de très nombreux noms vernaculaires:
On l'appelle aussi bouton d'or, comme plusieurs espèces de renoncules à fleurs jaunes, mais également "herbe aux hémorroïdes" en référence à ses tubercules qui évoquent les renflements des hémorroïdes, ce qui explique que ces tubercules ont longtemps été employés pour soigner les hémorroïdes en vertu de la théorie des signatures.
Autrefois, on l'appelait aussi petite Chélidoine, petite Scrofulaire car on la croyait capable, tout comme la grande Chélidoine de soigner les verrues et les petites lésions cutanées.
Mais encore...
Épinard des bûcherons, herbe du siège, pot au beurre, Et j'en passe...
Plus drôle
La forme des petits bulbilles et surtout des petits tubercules vaut à la plante de s'appeler au XVIème siècle « testicules de coq » en Hollande, « couilles de chat » en Yougoslavie et « couilles de prêtre » dans plusieurs régions françaises et italiennes. Cette image grivoise fait référence à l'abstinence des prêtres qui était supposée avoir une influence sur la taille de leurs testicules…
En Allemagne, on l'appelle "Scharbockskraut", littéralement « herbe au scorbut», par l'utilisation qu'on en faisait contre cette maladie et pendant les disettes, à cause de sa richesse en vitamine C.
La floraison éphémère a lieu entre février et mai, mais avec le réchauffement climatique, elle se décale en janvier, la Ficaire, printanière précoce, devenant une fleur hivernale. Son apparition dans le paysage est considéré par beaucoup comme un signe avant-coureur du printemps.
L’intelligence des plantes…
Les pétales de la corolle ont une surface structurale nanométrique donnant une iridescence: cette surface agit comme un réseau de diffraction qui décompose la lumière blanche (comme le spectre lumineux formé par un prisme ou les irisations à la surface d'un CD) et reflète avant tout les rayons ultraviolets.
La Ficaire, comme de nombreuses plantes, n'a pas la capacité génétique et biochimique de produire des pigments dans le spectre bleu à ultraviolet. Elle crée ainsi cette iridescence afin d'attirer les pollinisateurs grâce à un guide à nectar.
La plante pratique la nyctinastie : la fleur s'ouvre le matin et se ferme complètement le soir ; elle fait de même par temps humide ou très nuageux. La nyctinastie a un impact positif sur la croissance et un rôle de protection des organes reproducteurs (contre le froid et l'humidité) mais elle peut aussi jouer un rôle de défense contre les herbivores la nuit, sachant que les principaux consommateurs de ces fleurs, les limaces et les chevreuils, sont surtout actifs de nuit.
La pollinisation est entomogame, assurée principalement par les mouches (dont des syrphes), puis des abeilles domestiques et des petits scarabées noirs.
Les graines sont pourvues d'une excroissance, l'élaïosome consommées par les fourmis qui participent à la dissémination et à la germination loin de la plante-mère c’est la myrmécochorie.
La Ficaire peut faire office de plante bio indicatrice, indiquant un engorgement du sol en eau avec une matière organique d’origine principalement végétale qui se décompose mal et le sol s’asphyxie.
Toxicité
Les plantes sauvages ne sont pas des produits anodins:
La plante à l'état adulte est toxique en cas d'ingestion crue et potentiellement mortelle pour les animaux de pâturage et d'élevage tels que les chevaux, les bovins et les moutons.
Toutes les plantes de la famille des renoncules (Ranunculaceae) contiennent un composé connu sous le nom protoanémonine. Le contact avec les feuilles endommagées ou écrasées de la Ficaire peut provoquer des démangeaisons, des éruptions cutanées ou des cloques sur la peau ou les muqueuses.
L'ingestion de la toxine peut provoquer des nausées, des vomissements, des étourdissements, des spasmes, voire une paralysie. Il a été montré que l'ingestion de ficaire non traitée sous forme de tisane comme remède à des hémorroïdes peut provoquer une hépatite aiguë et une jaunisse qui régresse dès la fin de l'absorption. La racine contient également des composés toxiques, l'acide ficarique et la ficarine.
Cette toxicité explique que la Ficaire est, comme les renoncules, un symbole de danger dans le langage de fleurs.
Vertus médicinales
La ficaire contient des flavonoïdes tels que la quercétine et la rutine qui ont des activités anti-inflammatoires et antioxydantes.
Elle a également des propriétés vasoconstrictrices, ce qui lui confère des vertus anti hémorroïdaires , d'où son nom d'herbe aux hémorroïdes.
En phytothérapie, on peut proposer un baume à partir de cette plante médicinale.
Riche en vitamine C, la ficaire aurait été utilisée par les bûcherons d'où son nom vernaculaire d'« épinard des bûcherons » et les marins en prévention contre le scorbut en la mélangeant à leur sel.
Tromperie
Des fermiers pensaient autrefois se garantir une bonne production laitière en suspendant la racine de ficaire dans les étables : les tubercules ont en effet la forme des tétines des vaches et les fleurs la couleur du bon beurre grâce à leur richesse en pigments caroténoïdes.
Avant le développement des techniques analytiques détectant facilement la fraude, une tromperie consistait à colorer le beurre de printemps avec des fleurs de renoncules ou de Ficaire, ce qui pouvait donner lieu à des empoisonnements.
Sentier préservé
En parcourant le sentier préservé,
Nous allons enfin pouvoir observer les plantes tout au long de leur cycle.
La monnaie du pape, le lamier blanc et le pissenlit se sont fait une beauté.
la suite en image...
La lunaire annuelle ou monnaie du pape (Lunaria annua) nous montre ses jolies fleurs avant de nous offrir ses curieux fruits.
La lunaire annuelle ou monnaie du pape, appartient à la famille des brassicaceae, la même famille que le chou.
On l'appelle aussi médaille de Judas en allusion aux trente pièces d'argent que Judas a reçues pour trahir Jésus.
En fonction des régions, elle peut aussi être appelée herbe aux écus. Ses nombreux noms vernaculaires font référence à la forme circulaire et translucide de ses fruits, comparables à des pièces de monnaie.
On ne la connait pas comme médicinale mais elle serait comestible. Je préfère l'essayer avant de vous parler de ses qualités gustatives et alimentaires.
Des espaces préservés...
En vous promenant, aujourd'hui...
Vous avez pu remarquer:
- Deux pancartes "Espace préservé, fauche tardive", une devant le stade et une autre juste avant d'emprunter le sentier de la Sauvagère.
- 7 pancartes "Sentier préservé, fauche tardive" le long du sentier de la Sauvagère et sur le circuit présenté ci-dessus.
Pour l'instant, seules les pancartes des espaces préservés, du sentier de la Sauvagère et une partie du circuit ci-dessus sont en place.
Pourquoi?
Ce circuit est un projet porté conjointement par la MEJC, 2 classes de l'École privée de Millery et moi-même. Bien entendu, avec l'accord de la municipalité.
Ce sont les enfants qui vont être acteurs de ce projet.
L'école et la MEJC étant fermées pour une période indéterminée, la portion qui est la leur, restera en attente.
Il est vrai que je pourrais terminer la mise en place des dernières pancartes, mais je ne veux pas priver les enfants du plaisir de passer à la pratique.
Il vous faudra donc un peu de patience pour voir ce circuit terminé...
"Sur le sentier de Marie-Jeanne"
Sur le futur sentier botanique, la portion qui part des 3 ou 4 petites marches jusqu'au sentier du Paradis.
Il n'y a pas que le saule qui est tombé...
Nombreux sont les arbres qui n'ont pas résisté à la pluie de ces derniers jours, ajouté au poids de cette neige humide et lourde de jeudi.
C'est l'élagage naturel. Les arbres et les branches les plus faibles sont éliminés. Il faut être prudents si vous vous promenez sur le sentier.
Vous trouverez aussi des dégâts sur la portion du "Paradis" qui rejoint la route, juste avant les cultures des "potagers du Garon".
La suite en images...
Le ruisseau de la Sauvagère qui n'avait qu'un filet cet été a repris de la vigueur et l'eau coule joyeusement.
"Sur le sentier de Marie-Jeanne"
Nous en étions donc restés là...
Là, nous tournons à droite et nous longeons les pommiers de michel Descotes...
Et je voudrais éviter cela... Trop de gens irrespectueux du travail d'autrui...
Donc, il y a l'option prairie, qui me plait beaucoup car elle éloigne le public des pommiers et que dans cette prairie, il y a nombre de plantes qui m'intéressent.
Tout d'abord, je vous montre le sentier et ensuite les plantes de la prairie.
À droite des pommiers, se trouve une belle parcelle, dans laquelle j'aimerais faire un circuit découverte.
Je file tout droit en longeant les pommiers, mon ombre s'est déjà incrustée dans le paysage. J'ai pris racine, je suis ancrée, reconnue...
Ce que j'aimerais faire de cette prairie:
Un circuit à la découverte des plantes qui s'y trouvent, éviter la proximité des pommiers et rejoindre un sentier qui a dû exister derrière la murette enfouie sous les ronces.
Tout ceci, pour éviter de piétiner les prairies qui précèdent le jardin et offrir un parcours sous bois avec une flore différente.
Je sais, c'est du travail, mais vous me connaissez, lorsque j'ai une idée en tête, l'énergie est là!
La suite en images...
Et des ronces à foison qu'il me faudra vaincre, précieuse médicinale aussi, qui portent des fruits succulents.
"Sur le sentier de Marie-Jeanne"
Futur sentier botanique, 2ème partie...
En images...
Au lieu de prendre à droite pour rejoindre le village par le sentier du Paradis, continuer tout droit.
La flore a retrouvé toute sa vigueur avec la pluie et voir de nouveau cette diversité est un réel plaisir.
Nous arrivons en vu du terrain exploité par les "Potagers du Garon", et ce qui est désolant, "c'est cette pollution visuelle" présente depuis quelques jours. Il y a pourtant des déchetteries, non? Certains en sont dispensés?
Les plantes que vous pourrez rencontrer à cette époque sur cette portion, en images.
Des orties bien tendres (Urtica dioïca), comestible et médicinale. Vivement un peu de soleil que je puisse faire une dernière récolte.
Gouet (Arum italicum) beau vert veiné de blanc. Très toxique. A été utilisé, autrefois comme médicinal.
La 3ème partie demain...
"Sur le sentier de Marie-Jeanne..."
Un p'tit tour sur le futur sentier botanique
Bien entendu, il mène au jardin...
Ce beau projet prend forme
Les brigades vertes de la CCVG ne parcourront plus les sentiers de Millery avant le printemps prochain.
D'ici là, j'espère avoir eu le temps de flécher le sentier afin qu'il n'interviennent plus à cet endroit. En attendant, je me charge de l'entretenir.
J'aimerais que ce sentier débute au stade afin de
1) pouvoir garer les voitures,
2) découvrir la flore du stade, flore qui est très riche à cet endroit également. Mais ce sera pour un autre article.
Je vous présente la 1ère partie en images
Au bout du sentier, ne pas prendre à droite pour rejoindre le village par le sentier de l'Amélie mais tourner à gauche, passer devant le chêne qui porte un poème.
Voici quelques unes des plantes que vous pouvez rencontrer (en images), à cette époque de l'année sur ce sentier:
Ces plantes sont présentes à partir du stade, sur le chemin de la Sauvagère et sur le sentier qui débute par 4 petites marches.
Je me suis arrêtée, pour aujourd'hui, au niveau du sentier du Paradis.
La suite demain...