botanique
Coffea arabica (4 et fin)
Non seulement le caféier offre un beau feuillage brillant, mais il est également décoratif lorsqu'il se couvre de fleurs blanches odorantes rappelant celles du jasmin. De même, il est très beau lorsqu'il se couvre de baies (drupes) vertes puis rouges.
C'est dommage, mais chez-nous, il est exceptionnel de voir le caféier fleurir et former ses fameuses drupes, mais sait-on jamais, je vois bien fleurir mon gingembre.
N'espérez surtout pas boire votre propre production...
Comment prendre soin du caféier?
Le caféier ne peut être cultivé qu'en pot sous notre climat. Le rempotage aura lieu de préférence au printemps. je viens de rempoter mes bébés car je ne pouvais pas les laisser dans cette grande jarre. Ils n'ont pas l'air d'en avoir souffert.
Le pot devra être profond, 45cm de hauteur minimum, et percé en son fond pour assurer une bonne évacuation de l'eau d'arrosage.
Une exposition très lumineuse est recommandée, en évitant toutefois le plein soleil de la mi-journée, surtout derrière une fenêtre. Il n'aime pas les courants d'air, comme de nombreuses plantes.
Le mélange de terre doit être drainé par une bonne couche de billes d'argile au fond du pot. Le caféier se plaît dans un mélange légèrement acide (terre de bruyère + bon terreau et un peu de compost).
La terre devra être maintenue fraîche pendant toute la période de croissance mais jamais détrempée. En période de repos, d'octobre à mars, il suffit d'arroser 1 fois par semaine et de bien vider l'eau de la soucoupe. Il aime aussi que l'on vaporise son feuillage afin d'assurer un taux d'humidité constant, car dans leur biotope, les pluies sont fréquentes et abondantes.
On dit qu'il faut lui apporter des apports d'engrais réguliers en période de croissance. Un engrais spécial géranium fera l'affaire. Je ne suis pas trop favorable aux engrais, mais il est vrai qu'en pot, la terre va s'appauvrir.
On peut "pincer" les nouvelles pousses du caféier afin qu'il conserve un port compact plus adapté à la culture en pot. Ce pincement a plutôt lieu à la fin du printemps.
C'est une plante tropicale, donc qui ne supporte pas le gel. Le caféier se plait sous des températures situées entre 20 et 25° toute l'année. Ne l'exposez jamais à des températures inférieures à 13°, il perdrait ses feuilles.
Mais encore...
- Le marc de café est un excellent engrais naturel qui possède en outre des propriétés répulsives vis-à-vis de certains ravageurs.
- En cosmétique, il constitue un excellent gommage pour le corps et j'en mets quelquefois dans les savons que je confectionne.
- En ménage, certains recommandent d'en mettre de temps en temps dans les canalisations de l'évier pour désodoriser. À essayer...
Sources
- ELPM (Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales)
- Les poisons overtoniens de Victor Lorenc et Jean Jaboulais
- Wikipédia: https://wikipedia.org/wiki/coffea_arabica
- http://sites.estvideo.net
- Gerbeaud: https://gerbeaud.com/jardin/fiches/cafeier,1864.html
Coffea arabica (3)
Coffea arabica...
Ses propriétés sont intéressantes
Par voie interne
- Il stimule le muscle cardiaque, il augmente son débit, il est vasodilatateur périphérique, c'est à dire qu'il dilate les vaisseaux, augmente leur calibre, ce qui a pour conséquence une augmentation des échanges liquidiens ou de substances entre le sang et les tissus environnants.
- Il est diurétique et stimule le Système Nerveux Central (SNC), c'est un stimulant psychique et intellectuel mais, à fortes doses, il accélère le rythme cardiaque, provoque insomnies et tremblements. Il est déconseillé pendant la grossesse et l'allaitement car il a une double solubilité et est capable de traverser la membrane de nos cellules.
La feuille de caféier a un goût rafraîchissant et délicieux, elle déborde de vertus bénéfiques naturelles pour la santé. Elle est faible en caféine mais élevée en antioxydants. Je ne les ai pas encore goûtées, j'attends que mon caféier soit plus grand pour ne pas le priver de ses ressources en chlorophylle, mais il parait qu'elles (les feuilles) sont surtout appréciées par les producteurs de thé du monde car elles auraient un goût agréable avec une petite touche sucrée... À confirmer.
Pour savourer une bonne tisane, il faut utiliser des feuilles fraîchement récoltées. On peut également faire de la tisane avec ses grains et ses fleurs.
Dans une petite casserole, mettre 2 grands verres d'eau et 3 feuilles de caféier, laisser frémir pendant 5 mn, filtrer, édulcorer ou non.
Ce qu'il faut retenir
- C'est la 1ère denrée agricole échangée au monde et la 2ème matière commercialisée dans le monde.
- Le café vert est le seul café à contenir une quantité significative de cafestol et de kahweol qui favorisent le bon fonctionnement du foie.
- Plusieurs études ont confirmé que le café vert pouvait aider les personnes en surpoids et les protéger d'un éventuel déséquilibre du métabolisme des sucres.
Sources
- ELPM (Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales)
- Les poisons overtoniens de Victor Lorenc et Jean Jaboulais
- Wikipédia: https://wikipedia.org/wiki/coffea_arabica
- http://sites.estvideo.net
- Gerbeaud: https://gerbeaud.com/jardin/fiches/cafeier,1864.html
À suivre...
Coffea arabica (2)
Historique
- Les effets du café sur le système digestif sont écrits par Avicenne (médecin, philosophe né en 980 au XIème siècle, dans l'actuel Ouzbékistan) au XIème).
- Outre le fait que cette boisson tonique est utile pour prolonger les prières nocturnes, on dit que les musulmans le considèrent comme un "médicament" doué d'un pouvoir laxatif et diurétique, qui peut également soigner la toux, la rougeole ou la variole (guérison légendaire de Mahomet)...
- Au Xème siècle, dans les contes des mille et une nuits, la légende raconte qu'un jeune berger yéménite s'étonne de l'état d'excitation de ses chèvres qui avaient brouté les baies rouges d'un arbuste. L'ayant goûté et constaté les effets toniques sur lui-même, il annonce sa découverte à des prieurs de la communauté des soufis qui ont l'idée d'en faire une décoction pour éviter de s'assoupir pendant la prière. Ils appellent cette boisson "khawa"; "ce qui ravit et incite à l'envol" en souvenir du roi persan kavus kai qui s'est envolé dans les cieux sur un char ailé...
Vous l'aurez deviné, les parties utilisées sont les graines privées de leur tégument*. Elles sont dures et dépourvues d'odeur. On peut également utiliser les feuilles.
Les grains de café sont constitués, selon les connaissances actuelles, de:
- 50% de polysaccharides (pour faire très simple, famille des glucides constitués de plusieurs oses liés entre eux). Les plus connus dans le règne végétal sont l'amidon et la cellulose.
- 10 à 12% de protéines
- 10 à 18% de lipides
- Des diterpènes qui sont des alcools avec le cafestol, le kahweol. Ils ont des actions stimulantes sur certaines enzymes du corps humain comme la glutathionne-S-transférase et agissent donc sur les capacités détoxifiantes du foie. Ces 2 substances sont présentes uniquement dans le café vert, car elles sont détruites par la torréfaction.
- 5% d'acides phénols comme l'acide quinique, acide caféique, acide chlorogénique ...
- 1à 3% (suivant l'espèce) d'1 alcaloïde que vous connaissez bien: la caféine. la caféine qui fait partie des poisons overtoniens au même titre que la théobromine du cacao, la théine du thé, la nicotine du tabac, les drogues comme la cocaïne, mais aussi l'alcool, le chloroforme, l'éther, etc.
Sources
- ELPM (Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales)
- Les poisons overtoniens de Victor Lorenc et Jean Jaboulais
- Wikipédia: https://wikipedia.org/wiki/coffea_arabica
- http://sites.estvideo.net
- Gerbeaud: https://gerbeaud.com/jardin/fiches/cafeier,1864.html
À suivre…
Où il est question de ... (1)
Coffea arabica, Café d'Arabie, famille des Rubiaceae, même famille que le quinquina, le gaillet jaune, l'aspérule odorante, le gardénia et j'en passe...
Comme je vous le disais dans le post du 6 janvier, j'ai eu, parmi mes cadeaux de Noël, de quoi faire une plantation de caféiers…
J'attends toujours des familles d'accueil… Surtout, ne me téléphonez pas car les appels qui ne sont pas dans mes contacts sont silencieux. Envoyez plutôt un message.
Il me reste encore quelques caféiers. Il leur faut un foyer lumineux et aimant.
Je vous les présente un peu mieux
Comme je vous le disais sous la première photo, le caféier est un arbuste de la famille des Rubiaceae, la même famille que le gaillet jaune, l'aspérule odorante, le quinquina, le gardénia, etc.
L'origine de son nom nous vient de l'arabe "qhawa", puis du turc "kahvé", puis de l'italien "café". Le mot café apparaît chez-nous au XVIIème siècle et désigne à la fois la graine du caféier, la boisson obtenue par infusion des graines torréfiées et le lieu public où l'on peut le déguster.
Il existe 75 espèces de caféiers, mais seules deux sont cultivées: coffea arabica et coffea canephora (robusta).
- Coffea arabica, celui dont il est question ici, est originaire d'Ethiopie. Ses fleurs ont 5 pétales et sont capables de pratiquer une auto fécondation.
- Coffea canephora (robusta) est originaire d'Afrique tropicale. Ses fleurs ont 6 pétales et ont besoin de l'aide des insectes pour la pollinisation.
Le caféier vit environ 50 ans dont une trentaine d'années de production. Il peut atteindre la taille de 12 mètres à l'état sauvage, mais dans les plantations, il est taillé de façon à ne pas dépasser 2 ou 3 mètres afin de faciliter l'entretien et la récolte. Ses racines sont profondes.
Bon, là c'est encore un bébé et les feuilles sont tendres, mais on peut quand même se rendre compte. Elles (les feuilles), vont mesurer 10cm de long.
Je ne sais pas si j'aurais des fleurs, mais elles devraient être très odorantes, se rapprochant de l'odeur du jasmin ou de celle de l'oranger. Elles sont regroupées en verticilles* à l'aisselle des feuilles. Leur corolle est gamopétale*, en tube à 4 ou 5 lobes. C'est-à-dire que les pétales sont soudés entre eux comme la fleur du liseron, par exemple. La 1ère floraison intervient la 4ème année et il n'y a pas de floraison en dessous de 15°. Leur durée de vie n'est que de quelques heures mais elles se renouvellent en continu. On dit qu'un arbre en produit environ 30 000 par an.
Les fruits sont des drupes (comme la cerise), vertes, devenant rouges à maturité. Ils renferment 2 graines plan-convexes, accolées par leur face plane. Ces graines sont torréfiées pour donner le café.
Lexique
- Gamopétale: De gamos, du grec ancien qui veut dire mariage ou union.
- Verticille: Les organes d'une plante sont dits en verticille lorsqu'ils sont insérés au même niveau, en cercle autour d'un axe.
Sources
- ELPM (Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales)
- Les poisons overtoniens de Victor Lorenc et Jean Jaboulais
- Wikipédia: https://wikipedia.org/wiki/coffea_arabica
- http://sites.estvideo.net
- Gerbeaud: https://gerbeaud.com/jardin/fiches/cafeier,1864.html
À suivre…
Arum italicum (suite)
Sur cette photo, vous avez toutes les pièces de l'Arum. Le tubercule (dont je vous reparlerais) est difficile à extraire et très tendre. ici, il est cassé. Les feuilles veinées de blanc, donc c'est un Arum italicum. La spathe verte ou cornet qui protège les pièces florales (que j'ai découpée pour plus de visibilité). Les différentes fleurs à l'intérieur.
Arum italicum et autres...
Reportage en image
Dans l'inflorescence, les fleurs mâles et femelles sont distinctes. Elles sont regroupées en spadice, qui est un axe sur lequel les fleurs mâles et femelles sont regroupées en 2 zones superposées et qui se termine par une massue soit jaune, soit violette. Ici, elle est jaune.
En partant du haut: fleurs stériles transformées en poils. En dessous, fleurs mâles réduites aux étamines. Un anneau de fleurs femelles stériles transformées en poils et à la base: fleurs femelles réduites aux ovaires. pas de pétales pour ces fleurs.
Les fleurs mâles et femelles n'ont pas de pétales distinct. La zone des fleurs mâles est entourée par 2 anneaux de soies stériles. Les fleurs femelles (réduites aux ovaires) sont à la base du spadice.
Le piège de l'Arum...
Au-dessus des fleurs mâles, juste au niveau ou le cornet de la spathe se rétrécit, le spadice porte une rangée de poils raides, dirigés vers le bas (des fleurs stériles modifiées).
Les mouches, attirées par l'odeur (fétide mais légère) des fleurs, s'introduisent dans le cornet… Et ne peuvent plus en ressortir à cause des poils...
L'insecte s'agite et ramasse ainsi les grains de pollen des fleurs mâles… Au bout d'un certain temps (généralement trois jours), les poils finissent par laisser s'échapper la bête chargée de Pollen. Les mouches se font de nouveaux piéger par un autre arum et l'insecte dépose sur les fleurs femelles les grains de pollen collectés précédemment…
À maturité, la spathe et les feuilles disparaissent, le spadice s'allonge, perd sa tête devenue inutile et s'orne de fruits rouges vifs qui eux, sont très toxiques.
Mais, nous verrons cela lorsque les fruits seront là...
Qui es-tu?
Vous êtes nombreux à me poser maints questions au sujet de cette belle inflorescence que l'on découvre en ce moment le long des sentiers de Millery et d'ailleurs.
Son nom vernaculaire ou commun est le Gouet tacheté (Arum maculatum), Gouet immaculé (Arum immaculatum) ou Gouet d'Italie (Arum italicum).
À Millery, nous pouvons observer Arum italicum avec un spadice jaune comme sur la photo. Je n'ai jamais vu le spadice d'Arum maculatum, qui lui est violet.
Mais, le plus intéressant dans cette plante, c'est le piège que la nature a imaginé pour assurer la pollinisation et donc, la pérennité de l'espèce.
J'attends le retour du soleil, j'ouvre cette curieuse fleur et je vous dis tout.
Flash botanique
Un petit flash botanique pour vous parler de la théorie des signatures;
J'y fais souvent référence lors des sorties botaniques
J'ai profité de la présence de la ficaire pour vous l'expliquer.
La ficaire et la scrofulaire sont 2 plantes dont la souche est formée de nodosités.
Ces 2 plantes sont censées soulager les pathologies qui présentent des nodosités, comme:
- Les hémorroïdes,
- La scrofule,
- La polyarthrite rhumatoïde.
Avec une vidéo, c'est encore mieux...
J'en profite!
Je profite de ce repas pour faire un peu de botanique
Même si l'assiette est appétissante, c'est du contenu du petit bol dont je veux vous parler.
Il contient une salade d'algue rouge: la dulse.
Connaissez-vous bien les algues?
Non?
Alors, suivez-moi...
Les algues font partie de l'embranchement des Thallophytes (de thallos=ramification et phûton=plante).
Les thallophytes sont des plantes à thalle. Le thalle est constitué d'une partie basale appliquée contre un support (rôle fixateur) et d'une partie flottante de forme rubanée ou foliacée. Ce thalle est d'une croissance indéfinie, il assure la reproduction et la nutrition de la plante.
Les algues sont des plantes sans racines, ni tiges, ni feuilles, elles forment un ensemble très divers et de tailles variées. Certaines ne dépassent pas 2 à 3 microns de diamètre, alors que d'autres peuvent mesurer jusqu'à plus de 50 mètres de long.
Abondantes dans les milieux aquatiques (mers et eaux douces), elles peuvent vivre dans des conditions écologiques très diverses: sols humides, neige, etc. Mais pour la majorité, elles se trouvent en milieu marin.
L'eau absorbe les rayons lumineux...
...jusqu'à 100 mètres de profondeur. Toutes les algues n'absorbent pas avec la même efficacité l'ensemble des radiations du spectre solaire. Pour compenser le déficit lumineux, les algues ont fait l'acquisition d'autres pigments photosynthétiques, en plus des chlorophylles.
Jusqu'à présent, on classait les algues d'après la couleur de ces pigments: algues rouges, brunes, vertes.
Dans les nouvelles classifications, on prend en compte la structure des membranes et la nature des réserves glucidiques.
Parmi les plus importantes
- Les Rhodophytes de la classe des Rhodophycées (algues rouges comme la dulse). On note la présence de phycoerythrine (protéine qui permet à l'algue rouge de vivre sous un éclairement très faible). Présence, également de réserve glucidique: amidon floridéen comme l'agar-agar, des carragénanes (émollients, laxatifs, protecteurs de la muqueuse gastrique) et du lithotamne (apporte du calcium, en autre...)
- Les Chromophytes de la classe des Phéophycées (algues brunes comme le wakamé et le kombu). contiennent, en autres, des caroténoïdes, une réserve glucidique.
- Les Chlorophytes de la classe des Chlorophycées (algues vertes comme la nori et la laitue de mer). Contiennent des pyrénoïdes élaborant de l'amidon.
Usages
- Alimentaire: les algues servent dans l'alimentation humaine, elles sont également riches en protéines et en fer. On les utilise également dans l'industrie alimentaire pour la préparation de farines, gélifiants, entremets, etc.
- Fourrage et engrais: Les goémons sont utilisés comme engrais naturels et parfois ajoutés au fourrage. Le maërl est utilisé pour amender les terres acides.
Petit plus
Vous pourrez aller plus loin au niveau alimentaire à l'aide du lien ci-dessous. L'article est assez complet.
Les algues : quels bienfaits pour la santé ?
Sources : Santé Canada. Fichier canadien sur les éléments nutritifs, 2010. Les algues sont surtout consommées en Asie. En Occident, on les utilise presque uniquement dans les sushis ou comme ...
https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=algue_nu
La Grande consoude, suite et fin
La Grande consoude, suite et fin
Et ces messieurs ?
Que nous disent-ils ?
Gérard Ducerf
Botaniste de terrain depuis 1979, ancien paysan éleveur-cueilleur de plantes médicinales, a développé une connaissance du terrain et des plantes qui lui a permis d’élaborer le principe de plantes bio-indicatrices pour réaliser des diagnostiques de sols. Il a mis en place des formations à destination des agriculteurs, techniciens et de toute personne désirant améliorer ses pratiques pour maintenir la vie dans ses parcelles et produire des aliments de qualité dans la compréhension et le respect de la nature dont chacun fait intimement partie.
Nous dit
- Caractères indicateurs : engorgement des sols en eau et en matière organique archaïque des sols riches en base.
- Cuisine : excellent comestible, crue ou cuite (plante entière). Les feuilles sont « la sole végétale » goût communiqué par les allantoïnes. Cette plante est utilisée en grande quantité dans les plats traditionnels de certains pays d’Europe centrale depuis des millénaires.
- Sols : Les consoudes sont de bonnes fourragères, des amélioratrices de compost, on en fait des purins de traitement curatifs et préventifs. On en fait des purins spéciaux pour stimuler la vie microbienne des sols, accélérer le compostage, favoriser la cicatrisation des végétaux lors des blessures de taille par exemple ou par accident.
Pascal Lamour
Docteur en pharmacie, druide et compositeur, Pascal Lamour est empreint de tradition, d’ésotérisme et de spiritualité, autant que de modernisme et de technologie. Il est l’auteur de L’Herbier Secret du Druide. Son nom druidique Liamm En Hengoun signifie « lien de tradition » en breton.
Nous dit
- De même qu’elle consolide les os ou favorise la cicatrisation, cette plante symbolise la réunion des deux parties de l’année et se trouve de ce fait en son centre, c’est-à-dire en Beltan (de l'équinoxe de printemps jusqu'au solstice d'été) La saison claire et la saison sombre ont besoin d’être assemblées afin que l’année soit en quelque sorte cicatrisée ou plutôt consolidée. Dédiée aux dieux dans son entier, l’année pourra se perpétuer. Rappelons que pour les Celtes, leur seule crainte est qu’un jour le cycle puisse cesser de se renouveler.
- En usage externe uniquement comme hémostatique, cicatrisant. On peut utiliser la racine fraîchement râpée, à appliquer sur les brûlures, les ulcères de jambe, les foulures et les luxation.
- Pour préparer un baume : Pour soulager les brûlures, les coups de soleil, les douleurs et les rhumatismes : 80 grammes de poudre de racine de consoude, 250 grammes d’huile de palme biologique. Ajouter la poudre à la matière grasse, chauffer à feu très doux pendant 30 minutes. Laisser reposer toute une nuit. Le lendemain, réchauffer la pâte au bain-marie puis filtrer dans une compresse fine. Conditionner et conserver à l’abri de la lumière. Étiqueter.
François Couplan
Ethnobotaniste, docteur ès-sciences, il est le pionnier de l’étude des plantes sauvages comestibles en Europe dont il a entrepris le recensement exhaustif voici plus de quarante ans. Des milliers de personnes ont participé aux stages de découverte de plantes qu’il organise régulièrement en France, en Suisse, en Belgique et ailleurs. Auteur de plus de soixante ouvrages sur les plantes et la nature, il collabore aussi avec de grands chefs cuisiniers à la redécouverte des saveurs oubliées.
Nous dit
- On cultivait souvent autrefois Symphytum officinale comme plante médicinale et alimentaire. La racine de consoude est tendre et mucilagineuse. Elle a été consommée comme les salsifis par le passé, après avoir été pelée et cuite à l’eau, mais elle est fade et exige un apprêt élevé. On l’a encore consommée récemment en Bosnie. Elle est cependant riche en alcaloïdes pyrrolizidiniques et son usage tant alimentaire que médicinal est déconseillé par voie interne.
- Les jeunes feuilles sont comestibles crues. Leur texture et leur goût sont agréables.
- Les feuilles développées sont rudes et il vaut mieux les faire cuire. Elles ont une consistance mucilagineuse et aident à épaissir les soupes, à la façon du tapioca. On en fait de délicieux « filet » dont la saveur fine rappelle celle de la sole. Les feuilles peuvent être légèrement amères et astringentes à l’état cru.
- On peut manger le sommet des tiges et les pétioles blanchis comme les asperges. Les feuilles de consoude étaient couramment consommées en Pologne jusqu’au début du XXème siècle. Elles le sont toujours en certaines régions de l’Italie, ainsi qu’en Bosnie. Dans les pays anglo-saxon, la plante est fréquemment cultivée comme légume.
- Elle renfermerait de la vitamine B12 rarement présente chez les végétaux et particulièrement utile aux végétaliens.
- Du fait de leurs alcaloïdes pyrrolizidiniques, potentiellement mortels, les feuilles de consoude sont montrées du doigt par les pharmacologues et elles sont interdites à la vente en Belgique. En fait, leur teneur en alcaloïdes est extrêmement faible et d’après les études effectuées auprès des consommateurs, leur usage alimentaire normal ne prête à aucun risque.
Philippe Servais
Docteur Philippe Servais, président pour la France de la Ligue médicale, homéopathique internationale.
Nous dit
- Ce médicament (granules homéopathiques) agit essentiellement sur le tissu osseux, la membrane qui gaine l’os (le périoste), les cartilages et les tendons. Il favorise la consolidation des os, du périoste ou des tendons. Il favorise la consolidation des fractures (en particulier les fractures multiples et compliquées) en accélérant la formation du cal osseux.
- Il est conseillé : Violentes douleurs accompagnant les traumatismes osseux. Douleurs de contusion. Douleurs rémanentes après des blessures ou des traumatismes, même anciens. Fragilité osseuse et insuffisance de formation du cal osseux (tissu permettant la consolidation d’un os fracturé).
Sources
- "L'encyclopédie des Plantes bio-indicatrices" de Gérard Ducerf au Éditions Promonature;
- "L'Herbier Secret du Druide" de Pascal Lamour aux Éditions Ouest-France.
- "Le Régal végétal" de François Couplan aux Éditions Sang de la terre.
- "Larousse de l'homéopathie" sous la direction de Philippe Servais aux Éditions Larousse.
Rappelez-vous
Ce blog n'est pas une incitation à l'automédication.
Il est juste un éveil au monde des plantes et un partage de savoir. Comme les huiles essentielles, les plantes ne sont pas des produits anodins.
En cas de problème, il est indispensable de consulter un médecin ou un pharmacien.
La Grande consoude, suite...
Consoude vient du latin consolida, consolido, je consolide, je répare : symphytum, en grec, a le même sens.
Autant dire que cette plante jouissait, chez les anciens, d’une grande estime.
De Dioscoride (1er siècle) qui la prescrivait contre les crachements de sang et sur les hémorroïdes, à Fernel (XVIème siècle), qui en composa un sirop longtemps réputé dans les maladies de poitrine, l’hémoptysie, la phtisie, la consoude connut en effet tous les emplois des grands vulnéraires, en interne comme en externe.
Sa gloire s’éclipsa peu à peu dans les siècles suivants et c’est seulement au début du nôtre que le médecin anglais Macalister (1912) remarqua l’excellent effet de l’infusion concentrée de racine sur des ulcères rebelles à tout traitement.
Il publia des observations qui incitèrent 2 chercheurs également anglais, Titherley et Coppin, à étudier la composition chimique de la plante. L’analyse montra un taux élevé d’allantoïne, substance épithéliogène présente dans le liquide amniotique des mammifères.
Par la suite, on y trouva du tanin, une huile essentielle, une résine, beaucoup de mucilage, etc.
Ces divers constituants font de la plante une active réparatrice des tissus, à la fois anti-hémorragique, cicatrisante et calmante.
La consoude est facilement reconnaissable lorsqu’elle est en fleurs ; cette plante robuste, vivace avec ses feuilles épaisses et plus ou moins rêches, peut atteindre 1,20 mètre.
On trouve la grande consoude au bord des rivières, des routes, les fossés. Les grosses touffes de la grande consoude aiment les sols gorgés d’eau.
Elle fleurit de mai à juillet dans les lieux humides de presque toute la France, parfois en masses. Elle est rare dans le midi. Il lui arrive d’être envahissante.
On utilise principalement la racine et comme vous avez pu le voir sur la vidéo, la consoude possède une souche épaisse et ramifiée que l’on récolte à l’automne pour les préparations et toute l’année pour l’usage immédiat.
La tige est rameuse, ailée, à poils raides. Ses feuilles inférieures sont ovales, pétiolées, atteignant 25 cm et plus, les moyennes sessiles (sans pétiole), prolongées en aile sur la tige.
Les fleurs roses, violacées ou d’un blanc jaunâtre, à corolle tubuleuse d’environ 15mm, s ‘ouvrant en 5 lobes très courts, retroussés, sont réunies en petites grappes roulés sur elles-mêmes avant la floraison et se déployant progressivement.
La consoude contient (racine)
- De l’allantoïne, des polysaccharides, des mucilages, des tanins, des triterpènes et des alcaloïdes pyrrolizidiniques.
À noter : Les feuilles contiennent également des alcaloïdes, mais en plus faible quantité, les jeunes feuilles en contenant plus que les plus âgées.
Ses propriétés principales sont :
Par voie externe
Cicatrisante, émolliente, antiprurigineuse, anti-inflammatoire (soulage les douleurs articulaires), anti-hémorragique.
Par voie interne
Anti-inflammatoire (soulage les douleurs gastriques), béchique (antitussive), anti-hémorragique.
Ses indications principales sont :
Par voie externe
Entorse, contusions, fractures, hématomes, brûlures, prurit, gerçures, plaies suppurées, ulcères variqueux difficiles à guérir.
Par voie interne
Maux de gorge, hémorragies, toux, ulcères.
On pourra l’employer
- En gargarismes : infusé concentré de racine, contre les maux de gorge.
- En cataplasmes de racine fraîche pilée, de macération de racine dans l’eau ou dans l’huile sur les plaies et brûlures (régénère et cicatrise les tissus en surface et en profondeur).
- En poudre de racine sèche avec de l’argile ou une matière grasse dans les douleurs articulaires, les crevasses, les gerçures.
- Fraîche: Les nourrices, autrefois, pratiquaient dans la racine fraîche une cavité de la taille d’un dé à coudre et y introduisaient le mamelon gercé.
Précautions d’emploi
- La racine et les feuilles de consoude sont hépato-toxiques ; on ne l’utilisera donc pas, à priori, par voie interne ou alors sur de courtes durée. Cette toxicité est due aux alcaloïdes. La pénétration percutanée des alcaloïdes est faible et ne présente pas de risque.
- Attention avant la floraison, les feuilles de digitale, très toxiques, pourraient être confondues avec celles de la consoude. Au toucher, la digitale est douce alors que la consoude est rêche.
- Il est important de ne pas la confondre avec la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum), de 20 à 40cm, à fleurs jaune clair, à feuilles à peine prolongées en aile sur la tige, les inférieures plus petites que les supérieures, à racine tubérisée dès le collet. Cette plante ne partage pas les vertus de la grande consoude.
- Les préparations de consoude, riches en tanins, ne doivent pas être mises en contact avec le fer.
- Par principe de précaution la consoude est CI chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes par manque de données.
Mais surtout, il est important de se rappeler :
Que ce blog n'est pas une incitation à l'automédication. Il est juste un éveil au monde des plantes et un partage de savoir. Les plantes ne sont pas des produits anodins.
En cas de problème, il est indispensable de consulter un médecin ou un pharmacien.
Sources
- « Le Livre des bonnes herbes » de Pierre Lieutaghi, Éditions Actes Sud.
- Dictionnaire visuel de botanique de Maurice Reille, Éditions Ulmer.
- « Stage d’herboristerie pratique d’automne » avec Thierry Thevenin et Cédric Perraudeau à Mercin dans la Creuse du 1er au 4 novembre 2018.
- Fiches de plantes médicinales de « ELPM » École Lyonnaise de Plantes Médicinales et des savoirs naturels » Lycée horticole de Dardilly.