Des nouvelles du jardin...
Aussi bizarre que cela puisse paraître...
Mon dernier passage était samedi matin, tôt, pour un bon arrosage.
Dimanche, il a fait vraiment trop chaud pour "enquiquiner" les plantes, elles avaient bien assez à faire à supporter cette chaleur.
Aujourd'hui, pluie et il n'est pas conseillé de piétiner un sol mouillé. Pourtant, l'envie ne m'en a pas manqué.
Cela me fait une bonne occasion pour vous parler des sols engorgés.
D'après l"excellent livre sur les plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf
" Le sol est en échange permanent avec la roche-mère lorsque la vie microbienne aérobie est bien développée. Les excédents de pluie, lorsque le sol est saturé en eau, s'infiltrent dans la roche-mère et vont alimenter les nappes phréatiques. Lors des sécheresses, la roche-mère restitue une quantité non négligeable d'eau au sol....
- ...Lors d'engorgement en eau, la matière organique n'est pas décomposée correctement par les bactéries aérobies du fait qu'elles sont privées d'oxygène...
- ...L'engorgement du sol en eau chasse l'air contenu dans le sol, nécessaire à la vie microbienne aérobie...
- ...Les passages répétés par temps humide provoquent également le tassement du sol et les anaérobioses..."
Donc, j'attends une météo de meilleure humeur!
Dans la série "Les plantes du jardin"...
Les feuilles sont opposées, pétiolées, cordiformes (base de la feuille en forme de coeur), leur bord est denté et le corps de la feuille possède des nervures saillantes.
C'est le tour de la scrofulaire...
Une plante qui interpelle!
La Scrofulaire noueuse, Scrophularia nodosa de son nom de scène, de la famille des Scrophulariaceae.
On l'appelle aussi " herbe aux écrouelles", l'agrouelle, l'orvale, etc.
Son nom scientifique provient du fait que les fruits et le rhizome de la plante présentent un aspect globuleux et verdâtre comme dans la maladie: la scrofule.
La scrofule est une infection tuberculeuse des ganglions lymphatiques du cou formant des plaies suppurantes vertes autrefois nommées "écrouelles". Les ganglions du cou ressemblant à la forme bulbeuse des rhizomes.
Cela vous rappelle sans doute la théorie des signatures. Si, non, allez voir dans la rubrique "Il faut savoir".
Un peu de botanique "appliquée"
C'est une plante herbacée vivace, assez commune. On la trouve dans les lieux humides, sur les berges des fossés et des cours d'eau. J'ai acheté les miennes dans la Creuse, elles se plaisent bien au jardin. Elle est assez haute et peut mesurer jusqu'à 1,5 mètres.
- la tige est pleine et anguleuse.
- Les feuilles sont opposées, pétiolées, cordiformes (base de la feuille en forme de coeur), leur bord est denté et le corps de la feuille possède des nervures saillantes.
- L'inflorescence (ensemble des fleurs) est un panicule étroit.
- Les fleurs sont brunes, la corolle mesure de 6 à 9mm, le calice est à lobe ovale et à peine scarieux (membraneux, sec).
- Les graines sont contenues dans un fruit en forme de capsule ovale mesurant de 6 à 10mm.
- La partie souterraine se compose de rhizomes bruns, verts, blancs et noueux.
En phytothérapie, on utilisera les feuilles et les rhizomes.
Entre autres constituants, la scrofulaire possède dans ses feuilles la même concentration d'harpagoside que celle contenue dans la racine de l'harpagophytum.
Harpagophytum vient du sud de l'Afrique, est en voie de disparition car le marché est juteux et que les plantes qui viennent d'ailleurs ont toujours plus de succès. La scrofulaire est donc une alternative à l'harpagophytum.
On l'utilisera pour les douleurs articulaires, comme anti-inflammatoire, dépuratif, infections qui présentent des déformations articulaires ou ganglionnaires comme la polyarthrite rhumatoïde ou la mononucléose infectieuse.
Mais encore
- Au moyen âge, elle était considérée comme l'une des meilleures plantes médicinales. On l'utilisait pour traiter les gonflements et les tumeurs.
- Les scrofulaires étaient utilisées sous forme de cataplasmes pour les ulcères et les plaies gangréneuses par les chirurgiens de Louis XIV. Cet usage militaire lui a valu le nom de plante de siège.
Mais surtout, il est important de se rappeler:
Que ce blog n'est pas une incitation à l'automédication. Il est juste un éveil au monde des plantes et un partage de savoir.
En cas de problème, il est indispensable de consulter un médecin.
Les plantes ne sont pas des produits anodins, telle plante vous conviendra mais ne conviendra pas à votre voisin.
Il est important de demander conseil à des professionnels.
Dans la série "Les plantes du jardin"
La Reine des prés
Elle est Reine parce qu'elle est l'une des plantes qui poussent le plus haut et qu'elle domine les autres.
Ce n'est pas vraiment sa place à Côtes Rouges, j'y ai mis un individu car c'est une plante importante. Le nom du médicament aspirine vient de son ancien nom "Spirea ulmaria".
La Reine préfère les prairies humides, marécages, tourbières, clairières, le bord des lacs et des étangs. On en trouve, entre autres, au bord du plan d'eau à Yzeron. Les plantes des engorgements du sol en eau sont des draineurs qui soignent les rétentions d'eau et les engorgements des sols. La reine des prés qui pousse les pieds dans l'eau, soigne les rhumatismes et les fièvres. C'est aussi un grand analgésique.
La mienne est passée de Villard-de-Lans à Millery et... a un peu de mal à s'acclimater, surtout avec cette chaleur! Je m'en excuse auprès d'elle chaque fois que je l'arrose, mais elle est très vaillante.
Ceci est une feuille: imparipennée: Pennées car les folioles sont disposées de chaque côté de la nervure, comme les dents d'un peigne et impari car le nombre de folioles est impair. On remarque les stipules en 1/2 cercle à la base des feuilles.
Filipendula ulmaria...
...balance ses bouquets candides et parfumés en l'honneur du Dieu des eaux.
On l'appelle aussi: Belle des prés, Barbe de chèvre,Vignette, etc.
L'origine du nom "ulmaria" = "orme" à cause de la ressemblance des folioles avec les feuilles d'orme.
Un peu de botanique appliquée:
- C'est une grande plante herbacée vivace pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, répandue dans les endroits humides.
- Sa tige est rougeâtre, anguleuse et creuse.
- Ses feuilles sont imparipennées (3 à 9 paires de folioles dentées et inégales), vertes. On remarque la présence de stipules* en 1/2 cercle à la base des feuilles.
- Ses inflorescences sont des panicules de fleurs blanc-jaunâtre de type 5 (5 pétales) actinomorphes (qui présente une symétrie radiale), dialypétales (les pétales sont libres), odorantes. On remarque de nombreuses et longues étamines.
- Les fruits sont des akènes contournés en spirale (d'où le nom spirée), renfermant des graines brunâtres.
On utilise
Les sommités fleuries non épanouies.
Mais toutes les parties de la plante ont des propriétés voisines.
Les propriétés sont:
Diurétique, anti-inflammatoire, antirhumatismale, anti-coagulante, astringente (resserre les tissus), diaphorétique (fait transpirer), fébrifuge (fait baisser la fièvre).
C'est une grande médicinale!
Mais encore...
Dès le IVème siècle avant J.C, Hippocrate prescrivait des décoctions d'écorce de saule pour combattre les fièvres. le principe actif est l'acide salicylique.
En 1835, le chimiste allemand K.J Löwig mit en évidence ce composé dans une plante appelée reine des prés (Spirea ulmaria).
Le strasbourgeois Gerhardt a préparé en 1853 le dérivé acétylé de l'acide salicylique que Félix Hoffmann utilisa comme médicament pour soulager les rhumatismes de son père.
La société Bayer a commercialisé le produit en 1899 sous le nom d'aspirine (A pour acétyl, spir pour spirée et ine terminaison générique pour les substances issues du règne végétal).
Cette opération (transformation de l'acide salicylique en acide acétylsalicylique) permettait de réduire l'amertume prononcée de l'acide salicylique tout en conservant ses propriétés.
Il faut savoir
Après une administration orale, l'acide acétylsalicylique est rapidement et complètement absorbé dans le tractus gastro-intestinal.
Durant et après absorption, l'acide acétylsalicylique est transformé en acide salicylique. Mais la majeure partie de son métabolisme est hépatique. Il est excrété par voie rénale.
Ce qui veut dire?
Qu'un intestin et un foie en bonne santé sont indispensables pour l'assimilation, non seulement des vitamines, minéraux, nutriments, etc. Mais également pour les traitements qu'ils soient allopathiques ou phytothérapiques.
Dans la série "Les plantes du jardin"...
Aujourd'hui, c'est le Peuplier qui fait la une!
Où plutôt, les Peupliers... de la famille des Salicaceae
Il y en a trois dont je voudrais vous parler, bien sûr, il en existe bien d'autres:
- Le Peuplier noir, Populus nigra
- Le Peuplier tremble, Populus tremula
- Le Peuplier blanc, Populus alba
Les peupliers sont les proches parents des saules dont ils partagent souvent les rives.
Il faut savoir:
En 1789, on planta des Peupliers blancs comme symboles de la liberté. Mais le Peuplier noir d'Italie, espèce que l'on rencontre dans nos villes et le long de nos routes, porte la marque de Bonaparte.
Inspiré par sa campagne victorieuse en Italie, le général décida d'essaimer cette essence. Sa hauteur, son port columnaire et pyramidal lui convenait bien. Il en fit planter le long des routes pour que l'été, l'armée puisse marcher à l'ombre et pour qu'elle s'oriente mieux en hiver...
Plus tard, l'"arbre de la liberté" retrouva sa vocation première. On en planta dans l'effervescence qui suivit les émeutes de 1830 puis lors de la révolution de 1848 pour célébrer la 2ème république.
Le Peuplier noir d'Italie, Populus nigra
On l'appelle aussi Liard, Peuplier franc, Bouillard, etc.
L'origine du nom peuplier vient du latin "populus"' qui signifie "peuple". On a dit que c'était parce que chez les Romains on le plantait dans les lieux publics. D'autres veulent que ce soit parce qu'il était extrêmement populaire (de populeir "qui appartient au peuple"). Notamment chez les Celtes qui lui vouaient un véritable culte.
Les parties utilisées sont les feuilles, le bois et les bourgeons.
Au voisinage du Peuplier noir, au printemps, règne un parfum puissant, capiteux, à la fois résine, miel et baume du tolu. Il s'exhale des gros bourgeons pointus, d'un beau brun doré, luisants et poisseux. On les récolte en février-mars avant l'éclatement des écailles.
Les bourgeons de Peuplier, contiennent des résines, des tanins et d'autres substances plus complexes pouvant être scindé en deux principes actifs distincts: la populine et la salicine. Cette dernière se décompose sous l'action de ferments en glucose et en saligénine. L'ingestion des préparations médicinales se traduit par "la mise en liberté, au sein de l'organisme, d'acide salicylique"
Comme vous vous en doutez, il aura, donc, comme propriétés (entre autres): anti-inflammatoire, antalgique, anti-rhumatismal...
Le Peuplier tremble, Populus tremula
"tant que le tremble tremblera, le Monde existera" dit un proverbe de Haute Bretagne.
Le tremble n'est jamais immobile: à l'écoute des moindres voix du vent, ses jolies feuilles rondes ne se lassent pas de répéter les histoires des quatre horizons.
C'est le seul peuplier exclusivement forestier. Il est moins exigent en eau que ses congénères mais recherche cependant des sols profonds et frais, sur le calcaire comme sur la silice. Ami de la lumière, ne tolérant pas d'être dominé, il propage ses racines drageonnantes (elles peuvent rester vives et faire des jets longtemps après la mort du pied). Il croît en bouquets, en petites troupes.
Propriétés médicinales:
L'écorce des jeunes rameaux de Tremble contient du salicyl populoside (succédané du sulfate de quinine). Il peut donc, s'employer comme fébrifuge, sédatif des douleurs musculaires et rhumatismales.
Les feuilles ont des propriétés voisines.
Les paysans d'autrefois donnaient l'écorce de Tremble pulvérisée aux chevaux en guise de vermifuge.
Éternel grelottant, le Tremble passait jadis, dans le peuple superstitieux, pour donner sa fièvre à celui qui s'endormait à son ombrage. heureusement, il suffisait d'attacher un ruban au tronc pour que le mal lui fût retransmis...
Le Peuplier blanc, Populus alba (celui que j'ai au jardin).
On l'appelle aussi Aube, de alba, blanc.
On dit de lui que c'est "le dandy du bord des eaux". Qu'un souffle de vent soulève ses feuilles et une folle doublure d'argent scintille. Il ne partage ce luxe qu'avec certains Saules de haut rang et l'Alisier blanc des collines.
On dit aussi, que tel un orgueilleux, son tronc latescent est une véritable injure aux écorces plus communes et laissait prévoir un penchant pour les débauches vestimentaires...
Le Peuplier blanc est un grand arbre à croissance rapide. Il peut atteindre, à l'âge de 40 ans, plus de 30 mètres de hauteur sur 1 mètre de diamètre. Il vit 3 à 4 siècles.
L'Aube recherche les terres humides et profondes et ne redoute pas les sables des vallées fluviales ni même les dunes fixées, où il n'est le plus souvent qu'un arbuste, voire un buisson. Il ne prend tout son développement qu'à l'état isolé, en sol suffisamment riche et frais.
Ses propriétés médicinales ne diffèrent pas de celles du Tremble.
Mais surtout, il est important de se rappeler:
Que ce blog n'est pas une incitation à l'automédication. Il est juste un éveil au monde des plantes et un partage de savoir.
Il est important, en cas de problème, de consulter un médecin.
Les plantes ne sont pas des produits anodins et il est important de demander conseil à des professionnels.
J'avais très envie d'y retourner!
Oui!
J'avais très envie d'y retourner!
- Où?: Lac de Ternay, près de Saint Marcel-lès-Annonay.
- Pourquoi?: Voir ce qui pousse au bord du lac et surtout pour les séquoia...
- Combien de KM?: 12km environ.
- Combien de dénivelé?: 300 mètres environ de dénivelé cumulé.
L'objectif n'était pas de faire une randonnée mais bien de la botanique. Une balade, quoi!
Ce n'est pas trop loin de Millery, vous pouvez même y aller pour l'après-midi. Si l'envie vous prenait, la trace du circuit vous est offerte.
La suite en photos.
Le séquoia dans tous ses états!
Dans la série "Les plantes du jardin"...
La consoude...
Symphytum officinale de son nom latin, de la famille des Boraginaceae, comme la vipérine, la pulmonaire et la bourrache.
On l’appelle aussi langue de vache, herbe aux coupures.
Tout son nom parle : consoude : consolider, souder. Symphytum, symphyse : réunir.
C’est la plante la plus efficace en Europe pour réparer les tissus endommagés : les plaies, les brûlures, les fractures ; c’est une plante qui répare. Il faut faire attention aux plaies profondes car elle cicatrise très vite.
Son inflorescence est enroulée comme la queue d’un scorpion, on parle d’une « cyme scorpioïde ».
On la cite dans les plantes comestibles mais ses feuilles et sa racine sont hépato-toxiques par voie interne.
Attention à ne pas la confondre avec la consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum) qui ne partage pas les vertus de l’officinale. Elle peut être confondue également avec la digitale avant la floraison, les feuilles sont sensiblement les mêmes. Celles de la Consoude sont râpeuses (langue de vache) tandis que celles de la digitale sont plus douces.
Pour les druides : de même qu’elle consolide les os et cicatrise les plaies, cette plante symbolise la réunion des deux parties de l’année car elle se trouve en son centre pendant la saison claire qui va de mai à octobre. La saison claire et la saison sombre ont besoin d’être assemblées afin que l’année soit, en quelque sorte cicatrisée ou plutôt consolidée.
Pour les Celtes, leur seule crainte est qu’un jour le cycle puisse cesser de se renouveler.
Mais encore...
C'est une plante intéressante à utiliser essentiellement par voie externe, dont les propriétés cicatrisantes sont exceptionnelles.
On utilise principalement la racine que l'on récolte de l'automne au printemps pour le séchage, toute l'année pour l'usage immédiat.
Un peu de botanique
- C'est une grande plante vivace (0,5 à 1 mètre de haut, plus ou moins hérissée de poils raides. Elle aime les sols humides;
- La tige est rameuse, ailée, à poils raides.
- Les feuilles sont lancéolées (en forme de lance), hispides (hérissées de poils rudes et épais), les moyennes et les supérieures décurrentes (photo).
- Les fleurs de type 5 (5 pétales), actinomorphes (peuvent être coupées sur plusieurs plans), gamopétales (pétales soudées: gamo=mariage), blanc-jaunâtre, purpurines ou lilas, groupées en cymes scorpioïde. Corolle en tube à gorge munie de 5 écailles étroites et 5 étamines; le style (voir photo) dépassant la corolle.
- Les fruits sont des tétrakènes (4 akènes, photo) au fond du calice persistant.
Vous pourrez le vérifier au jardin. C'est une plante magnifique!
Comment voulez-vous vous tromper avec tout ça!
La racine contient, entre autres, de l'allantoïne qui stimule la production des cellules responsables de la formation du collagène et des tissus conjonctifs et favorise la cicatrisation des blessures.